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vendredi 13 avril 2012

Nous les enfants du Web

Né en 1981, Piotr Czerski est un poète, auteur, musicien, informaticien et blogueur polonais.

Il a publié il y a quelques semaines, dans le journal local de Poméranie Dziennik Baltycki, un article qui a des allures de manifeste pour la nouvelle génération.

Un article déjà traduit en anglais, en allemand et donc désormais en français (source FramaBlog).

Entre modèles économiques obsolètes et gouvernements menacés d’archaïsme, le plus important demeure comme souvent la liberté…

Nous sommes les enfants du Web

Il n’existe probablement pas de mot dont on a davantage usé et abusé dans le cirque médiatique que celui de « génération ». J’ai essayé un jour de compter le nombre de « générations » qui ont été claironnées au cours des dix dernières années, à commencer par la fameuse « génération perdue » ; je pense en avoir dénombré une bonne douzaine. Elles avaient toutes un point commun : elles n’existaient que sur le papier. La réalité ne nous a jamais fourni le moindre signe tangible, symbolique et inoubliable d’une expérience commune qui nous permettrait de nous distinguer des générations précédentes. Nous l’avons attendu, mais en fait le véritable séisme est passé inaperçu, venant avec la télé par câble, les téléphones mobiles et surtout, l’accès à Internet. Ce n’est qu’aujourd’hui que nous pouvons appréhender pleinement à quel point les choses ont radicalement changé depuis les quinze dernières années.

Nous, les enfants du Web ; nous qui avons grandi avec Internet et sur Internet, nous sommes une génération qui correspond aux critères de ce qu’est une génération subversive. Nous n’avons pas vécu une nouvelle mode venue de la réalité, mais plutôt une métamorphose de cette réalité. Ce qui nous unit n’est pas un contexte culturel commun et limité, mais la conviction que le contexte est défini par ce que nous en faisons et qu’il dépend de notre libre choix.

En écrivant cela, je suis conscient que j’abuse du pronom « nous », dans la mesure ou ce « nous » est variable, discontinu, nébuleux. Il signifie alors « beaucoup d’entre nous » ou « la plupart d’entre nous ». Quand j’écris « nous sommes » c’est pour dire que nous le sommes souvent. Je n’emploie « nous » que pour être en mesure de parler de la majorité d’entre nous.

Premièrement

Nous avons grandi avec Internet et sur Internet. Voilà ce qui nous rend différents.

Voilà ce qui rend la différence décisive, bien qu’étonnante selon notre point de vue : nous ne « surfons » pas et Internet n’est pas un « espace » ni un « espace virtuel ». Internet n’est pas pour nous une chose extérieure à la réalité mais en fait partie intégrante : une couche invisible mais toujours présente qui s’entrelace à notre environnement physique, une sorte de seconde peau

Nous n’utilisons pas Internet, nous vivons sur Internet et à ses côtés. Nous nous sommes fait des amis et des ennemis en ligne, nous avons préparé des antisèches en ligne pour passer des examens. nous avons prévu des soirées et des sessions de travail en ligne, nous sommes tombés amoureux et avons rompu en ligne. Le Web n’est pas pour nous une technologie que nous avons dû apprendre et sur laquelle nous aurions mis la main. Le Web est un processus en constante évolution sous nos yeux ; avec nous et grâce à nous. Les technologies voient le jour puis deviennent obsolètes, des sites web sont élaborés, ils émergent, s’épanouissent puis meurent, mais le Web continue, parce que nous sommes le Web ; c’est nous, en communiquant ensemble d’une façon qui nous est devenue naturelle, plus intense et efficace que jamais auparavant dans l’histoire de l’espèce humaine.

Nous avons grandi avec le Web et nous pensons de façon différente. La faculté de trouver les informations est pour nous aussi évidente que peut l’être pour vous la faculté de trouver une gare ou un bureau de poste dans une ville inconnue. Lorsque nous voulons savoir quelque chose — depuis les premiers symptômes de la varicelle jusqu’aux raisons de la hausse de notre facture d’eau, en passant par les causes du naufrage de « l’Estonia » — nous prenons nos marques avec la confiance du conducteur d’une voiture équipée d’un système de navigation par satellite. Nous savons que nous allons trouver l’information dont nous avons besoin sur de nombreux sites, nous savons comment nous y rendre, nous savons comment évaluer leur crédibilité. Nous avons appris à accepter qu’au lieu d’une réponse unique nous en trouvions beaucoup d’autres, et dégager de celles-ci la plus réponse la plus probable, en laissant de côté celles qui ne semblent pas crédibles. Nous choisissons, nous filtrons, nous nous rappelons, et nous sommes prêts à échanger les informations apprises contre une autre, meilleure, quand elle se présente.

Pour nous, le Web est une sorte de disque dur externe. Nous n’avons pas besoin de nous souvenir des détails qui ne sont pas indispensables : dates, sommes, formules, clauses, noms de rues, définitions détaillées. Il nous suffit d’avoir un résumé, le nécessaire pour traiter l’information et la transmettre aux autres. Si nous avons besoin de détails, nous pouvons les consulter en quelques secondes. De la même façon, nous n’avons pas besoin d’être expert dans tous les domaines, car nous savons où trouver les spécialistes de ce que nous ne connaissons pas et en qui nous pouvons avoir confiance. Des gens qui vont partager leur savoir avec nous non pas pour l’argent, mais en raison de cette conviction partagée que l’information existe en mouvement, qu’elle doit être libre, que nous bénéficions tous de l’échange d’informations.

Et ce tous les jours : pendant nos études, au travail, lors de la résolution de problèmes quotidiens ou lorsque ça nous intéresse. Nous connaissons la compétition et nous aimons nous y lancer, mais notre compétition, notre désir d’être différents, sont construits sur le savoir, dans la capacité à interpréter et à traiter l’information, et non dans sa monopolisation.

Deuxièmement

Participer à la vie culturelle n’est pas quelque chose d’extraordinaire pour nous : la culture globale est le socle de notre identité, plus important pour nous définir que les traditions, les récits historiques, le statut social, les ancêtres ou même la langue que nous utilisons.

Dans l’océan d’évènements culturels que nous propose Internet, nous choisissons ceux qui nous conviennent le mieux. Nous interagissons avec eux, nous en faisons des critiques, publions ces critiques sur des sites dédiés, qui à leur tour nous suggèrent d’autres albums, films ou jeux que nous pourrions aimer. Nous regardons des films, séries ou vidéos, que nous partageons avec nos proches ou des amis du monde entier (que parfois nous ne verrons peut-être jamais dans la vie réelle). C’est pourquoi nous avons le sentiment que notre culture devient à la fois individuelle et globale. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’y accéder librement[1].

Cela ne signifie pas que nous exigions que tous les produits culturels nous soient accessibles sans frais, même si quand nous créons quelque chose, nous avons pris l’habitude de simplement et naturellement le diffuser. Nous comprenons que la créativité demande toujours des efforts et de l’investissement, et ce malgré la démocratisation des techniques de montage audio ou vidéo. Nous sommes prêts à payer, mais les énormes commissions que les distributeurs et intermédiaires demandent nous semblent de toute évidence exagérées. Pourquoi devrions-nous payer pour la distribution d’une information qui peut facilement et parfaitement être copiée sans aucune perte de qualité par rapport à l’original qui n’est en rien altéré par l’opération ? Si nous ne faisons que transmettre l’information, nous voulons que le prix en soit adapté. Nous sommes prêts à payer plus, mais nous attendons en échange une valeur ajoutée : un emballage intéressant, un gadget, une meilleure qualité, la possibilité de regarder ici et maintenant, sans devoir attendre que le fichier soit téléchargé. Nous pouvons faire preuve de reconnaissance et nous voulons récompenser le créateur (depuis que l’argent a arrêté d’être sur papier pour devenir une suite de chiffres sur un écran, le paiement est devenu un acte d’échange symbolique qui suppose un bénéfice des deux cotés), mais les objectifs de vente des grandes sociétés ne nous intéressent pas pour autant. Ce n’est pas notre faute si leur activité n’a plus de sens sous sa forme traditionnelle, et qu’au lieu d’accepter le défi en essayant de proposer quelque chose de plus que nous ne pouvons pas obtenir gratuitement, ils ont décidé de défendre un modèle obsolète.

Encore une chose. Nous ne voulons pas payer pour nos souvenirs. Les films qui nous rappellent notre enfance, la musique qui nous a accompagnés dix ans plus tôt. Dans une mémoire mise en réseau, ce ne sont plus que des souvenirs. Les rappeler, les échanger, les remixer, c’est pour nous aussi naturel que pour vous les souvenirs du film Casablanca. Nous trouvons en ligne les films que nous regardions enfants et nous les montrons à nos propres enfants, tout comme vous nous racontiez les histoires du Petit chaperon rouge ou de Boucle d’Or. Pouvez-vous vous imaginer que quelqu’un vous poursuive pour cela en justice ? Nous non plus.

Troisièmement

Nous avons l’habitude de payer automatiquement nos factures du moment que le solde de notre compte le permet. Nous savons que pour ouvrir un compte en banque ou changer d’opérateur téléphonique il suffit de remplir un formulaire en ligne et signer une autorisation livrée par la poste. Nous sommes capables d’organiser de longs voyages en Europe en à peine 2 heures. En tant qu’administrés nous sommes de plus en plus dérangés par les interfaces archaïques. Nous ne comprenons pas pourquoi, pour nos impôts par exemple, nous devrions remplir plusieurs formulaires papiers où le plus gros peut comporter plus de cent questions. Nous ne comprenons pas pourquoi nous devons justifier d’un domicile fixe (il est absurde de devoir en avoir un) avant de pouvoir entreprendre d’autres démarches, comme si les administrations ne pouvaient pas régler ces choses sans que nous devions intervenir.

Il n’y a pas trace en nous de cet humble consentement dont faisaient preuve nos parents, convaincus que les questions administratives étaient de la plus haute importance et qui considéraient les interactions avec l’État comme quelque chose à respecter obséquieusement. Ce respect ancré dans la distance entre le citoyen solitaire et la hauteur majestueuse dans laquelle réside la classe dominante, à peine visible là-haut dans les nuages, nous ne l’avons plus. Nous avons l’habitude d’entamer des discussions avec n’importe qui, qu’il s’agisse d’un journaliste, maire, professeur ou une pop star, et nous n’avons besoin d’aucun diplôme lié à notre statut social pour cela. Le succès des interactions dépend uniquement de savoir si le contenu de notre message sera considéré comme important et digne d’une réponse. Et si, par la coopération, l’esprit critique, la controverse, la défense de nos arguments, etc. nous avons l’impression que nos opinions sur de nombreux sujets sont bonnes voire meilleures, pourquoi ne pourrions-nous pas envisager de dialoguer sérieusement avec nos gouvernements ?

Nous ne ressentons pas un respect religieux pour les « institutions démocratiques » dans leur forme actuelle, nous ne croyons pas à l’irrévocabilité de leurs rôles comme tous ceux qui considèrent que les institutions démocratiques comme des objets de vénération qui se construisent d’elles-mêmes et à leur propre fin. Nous n’avons pas besoin de ces monuments. Nous avons besoin d’un système qui soit à la hauteur de nos attentes, un système qui soit transparent, flexible et en état de marche. Et nous avons appris que le changement est possible, que tout système difficile à manier peut être remplacé par un plus efficace, qui soit mieux adapté à nos besoins en offrant plus d’opportunités.

Ce qui nous importe le plus, c’est la liberté. La liberté de s’exprimer, d’accéder à l’information et à la culture. Nous croyons qu’Internet est devenu ce qu’il est grâce à cette liberté et nous pensons que c’est notre devoir de défendre cette liberté. Nous devons cela aux générations futures comme nous leur devons de protéger l’environnement.

Peut-être que nous ne lui avons pas encore donné de nom, peut-être que nous n’en sommes pas encore complètement conscient, mais ce que nous voulons est une vraie et réelle démocratie. Une démocratie qui n’a peut-être jamais été rêvée par vos journalistes

My, dzieci sieci
Piotr Czerski

  • Voir en ligne : We, the Web Kids
  • Piotr Czerski (translated by Marta Szreder) - 11 février 2012 - CC by-sa
  • (Traduction Framalang : Clochix, Goofy, Lamessen et Xavier)

Note

[1] NdT : le mot polonais original, swobodnego, semble bien faire référence à la liberté et non la gratuité

Le Code des Pirates

Le texte suivant est la traduction en français du Pirate’s Codex, du collectif Pirates without Borders (Pirates sans frontières). Ce mouvement promeut les idées « pirates » par-delà les barrières des nations.

Logo Pirates sans frontières

I - Les Pirates sont libres.

Les Pirates chérissent la liberté, sont indépendants, autonomes, et refusent toute forme d’obédience aveugle. Ils affirment le droit à s’informer soi-même et choisir son propre destin, et la liberté d’opinion. Les Pirates assument la responsabilité qu’induit la liberté.

II - Les Pirates respectent la vie privée.

Les Pirates protègent la vie privée. Ils combattent l’obsession croissante de surveillance par l’État et l’économie, car elle empêche le libre développement de l’individu. Une société libre et démocratique est impossible sans un espace de liberté, privé et hors-surveillance.

III - Les Pirates ont l’esprit critique.

Les Pirates sont créatifs, curieux, et ne se satisfont pas du statu quo. Ils défient les systèmes, cherchent des points faibles, et trouvent des façons de les corriger. Les Pirates apprennent de leurs erreurs.

IV - Les Pirates sont équitables.

Les Pirates tiennent leurs promesses. La solidarité est importante quand elle profite à la collectivité. Les Pirates n’acceptent pas la lâcheté et l’indifférence en société, et agissent quand un courage moral est nécessaire.

V - Les Pirates respectent la vie.

Les Pirates sont pacifiques. Ainsi ils rejettent la peine de mort et la destruction de notre environnement. Les Pirates luttent pour la pérennité de la nature et de ses ressources. Nous n’acceptons aucun brevet sur le vivant.

VI - Les Pirates sont avides de connaissance.

L’accès à l’information, à l’éducation, au savoir comme aux avancées scientifiques doit être illimité. Les Pirates soutiennent la culture libre et le logiciel libre.

VII - Les Pirates sont solidaires.

Les Pirates respectent la dignité humaine. Ils s’engagent pour une société solidaire où les forts défendent les faibles. Les Pirates défendent une conception de la politique faite d’objectivité et d’équité.

VIII - Les Pirates sont cosmopolites.

Les Pirates font partie d’un mouvement mondial. Ils s’appuient sur les ressources qu’offre Internet, et par conséquent, pensent et agissent par-delà les frontières.

Repris depuis le Parti Pirate Alsace ; voir en ligne : Pirate’s Codex

lundi 27 février 2012

Compte-rendu du rassemblement anti ACTA

Déroulement

Nous avons participé au rassemblement anti ACTA du 25 février 2012. Si les manifestants étaient moins nombreux (environ 200) que la fois précédente, l’ambiance était beaucoup plus festive.

En revanche, moins de structures étaient présentes. Nous avons croisé des gens de l’APRIL, de la Quadrature du Net, d’Ubuntu Lyon, mais tous sans avoir de participation revendiquée au rassemblement. Dommage ! De la même façon, pas d’Écologeeks cette fois, mais les Jeunes Socialistes avaient fait le déplacement avec 2 petits drapeaux et des flyers + stickers.

Après quelques flottements initiaux liés au rassemblement voisin en soutien au peuple syrien, l’organisation s’est mise en place.

Étrangement, des gens ont voulu questionner la pertinence d’avoir le drapeau du Parti Ꝓirate au sein du cortège. WTF ¿!? Nous pouvons comprendre les craintes liées à l’appropriation d’un mouvement citoyen, mais vouloir interdire au Parti Ꝓirate de lutter contre ACTA, ça devient vraiment trop tordu. La volonté de certaines personnes de demander aux participants du rassemblements de ne pas parler à la presse ou de prendre de photos[1] est également assez suicidaire : une manifestation publique a pour but d’être visible et de faire parler d’elle, afin d’attirer l’attention du public sur la cause défendue. Manifester en cachette est antinomique. Bref, nous avons trollé joyeusement avec les gens-aux-mégaphones, puis le cortège s'est mis en marche; le drapeau du Parti Ꝓirate flottant fièrement au vent.

Anecdote amusante : au moment du départ, nous sommes sommes aperçu que les Jeunes Socialistes avaient disparu. Ils avaient peut-être mieux à faire, ou alors ils n’étaient pas aussi impliqués que cela dans la lutte contre ACTA ? :)

Préparation de banderole Carte du parcours Le cortège équipé Le cortège équipé

Bref, nous avons marché, sauté et crié (en bonus du billet : le relevé GPS du parcours)

Et à la fin, le PꝒRA est rentré pour se faire une soirée crêpes bien méritée. La recette de Biaise : 500g de farine. Y faire un puits. Y casser les 8 œufs et mélanger en incorporant peu à peu de la farine. Ajouter les 100g de beurre fondu et deux cuillères à soupe de sucre, continuer à mélanger. Verser un litre de lait petit à petit en battant énergiquement afin d'éviter les grumeaux. Laisser reposer 1h. Ah j'oubliais : et une lichette de bière !. Servir les crêpes avec du saumon fumé, du fromage et du Nutella (mais pas tout en même temps).

Précisions nécessaires

Durant ce rassemblement d’opposition à ACTA, on a pu entendre différentes revendications que nous ne partageons pas. Il est important de tirer cela au clair.

Le slogan « culture gratuite, gratuite pour tous » : non, la culture n’est pas gratuite !!! Comme toute chose, elle a un coût; en revanche, il faut qu’elle soit librement accessible et partageable au plus grand nombre. Il est normal pour une personne de percevoir le juste fruit de son travail. Les interprètes, auteurs, musiciens, acteurs, réalisateurs, et d’une façon générale toute personne qui participe à la création et au partage de la culture et de la connaissance doit pouvoir être rémunérée d’une façon juste.

Appeler au boycott de Pathé ou de la FNAC est quelque chose que nous comprenons mais que nous ne soutenons pas[2]. Le Parti Ꝓirate n’est pas en guerre contre ces entreprises. Nous ne nous associons pas du tout aux slogans anticapitalistes qui ont été scandés devant leurs enseignes. L’argent et le commerce ne sont pas des ennemis de la culture et ont pleinement leur rôle à jouer dans la société. En revanche, il serait bénéficiable à beaucoup de personnes que ces grands acteurs culturels ne ponctionnent pas autant les bénéfices des créateurs et artistes. Les gens qui téléchargent le plus sont aussi ceux qui achètent le plus de produits culturels. Le téléchargement illégal existe car il répond à une demande qu'aucune offre légale ne propose.

« ACTA va interdire les médicaments génériques ». C’est faux, ACTA ne s’oppose pas à la production et à la commercialisation des médicaments génériques[3]. En revanche, c’est vrai qu’il est prévu le renforcement des contrôles douaniers et la restriction de la circulation des médicaments génériques entre pays n’ayant pas signé d’accords commerciaux à ce sujet. Ce point concerne la protection des brevets dans le cadre des échanges internationaux, et non pas la restriction d’accès aux soins. Malheureusement, les populations se retrouvent impactées par effet de bord.

En conclusion, si des personnes souhaitent inclure d’autres messages, ça serait sympa de prévenir avant afin que l’on puisse choisir de s’associer ou non au mouvement.

Et la suite ?

Actuellement, ACTA est en assez mauvaise posture en Europe. Plusieurs pays ont suspendu la ratification du traité, le parlement européen n’y est pas favorable, et la légalité même du traité est suffisamment remise en question pour que la Commission européenne prenne le risque de consulter la Cours de justice européenne à ce sujet avant qu’il soit mise en délibération devant les députés. Ça sent de plus en plus le sapin pour ACTA, car si l’Europe s’oppose à lui il ne pourra pas être mis en place en France, et un ACTA mondial sans l’Europe n’a pas de sens.

Le travail d’alerte et de sensibilisation que nous réalisons porte ses fruits, la lutte se fait maintenant au niveau institutionnel et moins dans la rue. En effet, c’est désormais aux parlementaires de se prononcer sur ACTA. Il est important que les citoyens restent mobilisés, et les rassemblements publics ne sont probablement plus aussi nécessaires : le combat se termine désormais lieu dans des salles feutrées, avec les citoyens qui attendent leurs élus à la sortie. Il ne faut surtout pas laisser retomber la pression sur nos institutions car les lobbyistes pro-ACTA, eux, n'attendront pas le vote et insisteront jusqu'aux bout

Notes

[1] rappel : si vous participez publiquement à un événement public dans un espace public, vous êtes susceptible d’être pris en photo. Et c’est tout à fait normal; les gens qui souhaitent rester anonyme doivent songer à investir dans des masques et des écharpes :)

[2] Au PꝒRA, on aime bien les anarcho-bisounours anticapitalistes, mais de loin.

[3] sérieusement les gars, bossez vos dossiers avant de crier des énormités pareilles. On a déjà suffisamment de boulot à faire pour informer les gens, alors essayez de ne pas raconter n’importe quoi

Amour & discipline : plate-forme de soutien à la création et aux artistes

Késako Amour & Discipline ?

logo Amour et Discipline

Des lyonnais ont mis en place une initiative délicieuse pour participer à la rémunération des artistes, il s'agit d'Amour et Discipline (paniquez pas, ils bossent sur la version française du site). Le lancement est prévu au 8 mars 2012, avec tout ce qu'il faut de prêt. Nous vous en dirons plus à ce moment là.

L'idée fondamentale est que la culture se partage désormais librement sur internet : on télécharge et on propose sa musique à d'autre. Mais les artistes eux ont besoin de remplir leur frigo. Amour & Discipline propose d'accompagner les changements de modèles économiques dans la culture en soutenant l'approche du don libre et de la décence commune.

Le fonctionnement est simple : vous indiquez le nom de l'artiste que vous souhaitez soutenir, et vous transmettez votre don à Amour & Discipline. Eux se chargent alors de faire parvenir votre argent à l'artiste que vous avez choisi. Et c'est ça qui est beau : quelque soit l'artiste, ils remueront ciel et terre pour entrer en contact avec lui et lui remettre l'argent que vous avez voulez lui donner.

Le travail d'Amour & Discipline se positionne en complément des autres modèles économique (vente directe, préfinancement collectif, etc) afin de permettre aux fans de soutenir les artistes qu'ils aiment.

Bref, yabon ! En plus leur site web est super groovy et ils sont lyonnais :)

Manifeste d'Amour et Discipline

Amour & Discipline Manifesto

Version courte, réductrice et incomplète pour les gens pressés.

Combien touche un groupe lorsque vous partagez sa musique avec un ami, ou lorsque vous utilisez un service de P2P ou de téléchargement direct ? Hum, rien, c’est vrai.

Mais combien gagne-t-il lorsque vous achetez un CD à 10 euros en magasin ? 1,2 euros

Et lorsque vous achetez une piste à 0,99 sur itunes ? 15 centimes.

Et quand vous écoutez un morceau une centaine de fois sur Spotify ? 50 centimes.

Combien toucherait un groupe si vous lui envoyiez un don ? Le montant exact que vous voudriez lui donner (moins les frais bancaires, certes).

Ces chiffres sont évidemment des moyennes. Certains s’en sortent mieux, d'autres moins bien. Mais la plupart du temps, peu importe la façon dont on écoute la musique, les musiciens reçoivent très peu d’argent.

Depuis quelques années, la technologie a radicalement transformé la nature de la musique enregistrée, en la faisant passer du domaine des bien limités à celui des biens infinis : une fois que l’original est produit, sa copie et sa distribution ne coûtent rien. Toute la musique du monde est accessible, tandis que de moins en moins de personnes achètent des disques physiques. Le partage global et non-marchand de la culture est aujourd'hui une réalité – ce qui est, ne nous méprenons pas, extraordinaire – mais le problème du financement de la création subsiste.

Pourquoi ?

- Beaucoup veulent perpétuer les anciens modèles de distribution dans le monde numérique, en créant une rareté artificielle sur des biens infinis et en faisant comme si le partage global de la culture n’existait pas.

- Les lois continuent à être écrites selon les intérêts des multinationales du divertissement.

- Un grand nombre d'intermédiaires restent impliqués. Certains sont plus qu’utiles (les labels indépendants), d'autres méritent d’ être remis en question.

Pourquoi, alors, ne pas soutenir directement ceux qui créent la musique et ceux qui aident vraiment à la produire ?

Amour & Discipline est une organisation à but non-lucratif. Nous mettons en place une plateforme de dons permettant d’envoyer des donations à n’importe quel groupe ou label indépendant sur la planète. Pour couvrir nos frais, nous avons décidé que les utilisateurs d’A&D décideront si et combien ils veulent nous donner. A & D ne repose pas sur la charité ou la culpabilité, mais sur l’économie du don et la décence commune.

Bien sûr, de bons moyens de soutenir groupes et labels existent déjà (acheter leurs productions directement auprès d’eux, par exemple) et des idées cruciales sont encore à tester, mais nous pensons qu'A&D peut être une étape pertinente pour défendre deux points fondamentaux :

1 - Le partage non commercial de la culture est essentiel et légitime.

2 - Il est possible de trouver de nouveaux moyens de soutenir auteurs et producteurs indépendants, pour éviter que le point précédent ne les envoie mourir de faim dans les égouts.

Le projet d’A&D s’appuie sur ceux qu’il est sensé soutenir : notre site comprend un webzine collectif, écrit par toutes sortes de gens investis dans le monde chatoyant des cultures underground/indépendantes (groupes, labels, activistes, organisateurs de concerts...). A&D n’est PAS un site dédié au download. La seule musique disponible se trouvera dans le magazine, partagée par les artistes eux mêmes. Nous ne voulons pas promouvoir l’économie du don tout seuls dans notre coin, nous espérons donc qu’un grand nombre de sites pointeront des liens vers A&D.

La législation, la distribution et le financement de la culture n’ont pas être contrôlés par l’alliance de stratégies coercitives (les gouvernements) et mercantiles (les entreprises). Il est au contraire urgent de mettre en place des alternatives.

Manifeste complet, infos sensibles & illumination sur http://amour-discipline.org

Télécharger le flyer du Manifeste d'Amour et Discipline

lundi 20 février 2012

Interview : « Le Parti Pirate accoste en France »

Toujours suite au rassemblement contre ACTA à Lyon du samedi 11 février 2012, un nouvel article de presse apparaît.

Flibustier : n.m Aventurier de l’une des associations de pirates qui, du 16ème au 18ème écumaient les côtes espagnoles en Amérique. (Je vous passe le mot « dévastaient » qui, présent dans la définition du Petit Robert nous desservirait légèrement). Comme vous pouvez le constater, flibustiers et pirates sont très proches. Il était donc impensable de ne pas consacrer quelques lignes à l’avènement de ce nouveau parti qu’est le Parti Pirate. Ne serait-ce pas rogner une part de nous-même ? Selon le dictionnaire en tout cas.

dimanche 19 février 2012

Avancement des données ouvertes à Lyon

Réunion avec le Grand Lyon

Le 14 février 2012, le collectif OpenData69 rencontrait le Grand Lyon pour évoquer ensemble la mise en place des données ouvertes par le Grand Lyon; le Parti Pirate a naturellement piraté cette réunion. Nous avons rencontré Grégory Blanc-Bernard.

Pour faire simple :

  • c'était une réunion de prise de contact
  • on est sur la même longueur d'onde, avec des approches identiques
  • le GL en est au tout début de sa réflexion sur les DO : ils ne savent pas encore ce qu'ils veulent faire, ni de quoi ils disposent déjà comme ressources
  • on va se revoir dans 2 semaines pour une 1e séance de travail
  • le GL nous a demandé d'identifier les données que nous voudrions voir libérer en priorité
  • le GL veut mettre en place une démarche de projet basée sur les usages des citoyens
  • les données cartographiques auront une part importante dans les DO du GL, pour des raisons légales et de besoin

Troisième réunion du collectif OpenData69

Le 16 février 2012, nous avons participé à la troisième réunion du collectif OpenData69; cette fois à la Cordée.

13 personnes, même profils que précédemment.

OpenData69, gang style Contenu de la réunion :

  • présentation des nouveaux
  • retour sur la réunion avec le GL
  • discussion sur l’approche à employer sur la façon de communiquer et travailler avec le GL
  • discussion sur la crainte du GL de se retrouver confronté à des usages indésirables des DO à Lyon
  • évocation des problèmes de collecte de données du GL : compétences, portées
  • Il est discuté du logo du collectif. Il y a un fort intérêt pour avoir un logo en flamme, avec un poney et une tête de mort qui tourne, mais pour des raisons pratiques l’idée est écartée : le gif animé de 3 Mo passe mal sur un entête de papier. En revanche, avoir un code Konami qui fait défiler un apparaître un poney est séduisant.

TODO

  • lister des usages réels
  • lister des données réellement utiles
  • rassembler un méta-état de l’art des DO en France
  • MCP : logo
  • DC : répondre à la demande d’interview FAIT, pas encore de réponse
  • SR : site web
  • lancer un Google Doc ou etherpad pour faire une liste collaborative des info demandées par le GL → question sur le niveau d’ouverture du travail de DO69 : autoriser les contributions de tous où juste venant du groupe ← ouverture large FAIT : https://pad.partipirate.org/DO69-usages
  • contenus à produire pour le site web :
    • actu (blog), CR de réunion
    • présentation des DO (à Lyon)
    • présentation du collectif
    • présentation de l’existant : réussites et échecs analysés

Idées d'usages pour les données ouvertes du GL :

  • carte des bureau x de vote avec info (horaires, etc)
  • carte des pharmacies et cliniques vétérinaires de garde
  • publication des rapports d'impact et de faisabilité pour les travaux publics
  • etc, cf le pad

Capture de la réunion :

Impressions générales

C'est très positif, la question des données ouvertes avance bien à Lyon :

  • le collectif OpenData69 a réellement commencé à se stabiliser, et on peut désormais s'appuyer sur un noyau solide de personnes motivées et compétentes.
  • le GL semble désormais conscient qu'il a beaucoup à gagner à travailler avec nous, et a reconnu le collectif OD69 comme acteur local important sur les données ouvertes
  • il n'y a pas de visibilité des DO auprès du grand public, mais les institutionnels commencent à s'y intéresser (pour des raisons légales et d'opportunité)

Nous allons donc continuer de travailler au sein d'OD69.

samedi 11 février 2012

Compte-rendu du rassemblement anti ACTA

Le rassemblement

Nous étions environ 300 personnes pour protester contre l’adoption d’ACTA par le gouvernement français et la Commission européenne. Les manifestants étaient très majoritairement jeunes, motivés et bien équipés contre le froid.

Le parcours, des Terreaux à Bellecour a été mené au pas de charge dans une ambiance bonne enfant. Après quelques photos souvenirs, nous avons poursuivi l’après-midi au chaud dans un bar, entre pirates.

Rémi, rendu anonyme par une foule sans visages Les drapeaux Ꝓirates Photos souvenirs Liberté… 90%, loading

Interviews

Les membres du PPRA présents ont donné plusieurs interview à différents média, et ont papoté avec une foultitude de curieux. On va voir dans les prochain jours ce que ça donne, mais on peut déjà découvrir cette splendide interview réalisée par Andy Chiabrando.

Notes diverses

Les votes électroniques ne font toujours pas l’unanimité, y compris au sein du Parti Pirate. Il y a vraiment de bons arguments pour et contre. Il va falloir suivre de près les expérimentations mises en place pour faire avancer la réflexion

Dans le rassemblement, on a pu croiser le Parti Communiste (qui a été sifflé au son des cris « récupération ! ») et Europe Écologie Les Verts (pas de réactions particulières). Le Parti Pirate a en revanche été acclamé et poussé vers le devant par des manifestants; notre participation au rassemblement a été perçue comme légitime et souhaitable, ça fait plaisir :)

Comme toujours, la presse nous est tombée dessus : les journalistes aiment bien voir flotter nos drapeaux (ça fait de jolies images) et on a un discours d’explication qui passe bien pour leurs publics ciblés.

Le message à chaque fois très bien et est à rappeler systématiquement : le PP n’est pas qu’un parti « pour le téléchargement de mp3 », c’est même presque un sujet annexe au regard des nombreuses problématiques sur lesquelles nous intervenons.

La question la plus entendue a dû être « c'est quoi ce drapeau, ça représente quoi ? » :)

lundi 6 février 2012

STOP ACTA !

Le 11 février, et le 11 mars 2012, la Parti Pirate Rhône-Alpes se joindra aux manifestations contre l’accord ACTA, organisées dans le monde entier.




Menotte ACTA ACTA est une offensive de plus contre le partage de la culture sur Internet. ACTA (pour Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou accord commercial anti-contrefaçon) est un accord négocié secrètement de 2007 à 2010 par un petit "club" de pays (40 pays, dont 22 de l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, etc). Négocié plutôt que débattu démocratiquement, ACTA contourne les parlements et les organisations internationales pour imposer une logique répressive dictée par les industries du divertissement.

ACTA, véritable feuille de route pour des projets comme SOPA et PIPA, créerait de nouvelles sanctions pénales forçant les acteurs de l’Internet à surveiller et à censurer les communications en ligne. HADOPI et certaines mesures de la LOPPSI2 mettent en place ce traité en partie. ACTA ne concerne pas que la liberté d’expression, cela va plus loin… beaucoup plus loin. Au nom du droit des marques et des brevets, il pourrait également freiner l’accès aux médicaments génériques et interdire certaines graines ou semences utilisées dans l’agriculture.



ACTA globe Concrètement ACTA c’est aussi :

  • Fouille des bagages par les agents des ayants-droit à la frontière, sur simple présomption de possession de copies d’œuvres sous copyright ( art. 14&17 )
  • Destruction des médicaments génériques à la frontière ( art. 16&17 )
  • Les fournisseurs d’accès à Internet seront « encouragés » à espionner tout ce que l’on fait sur internet ( art. 27, alinéas 3&4 )
  • Être traité comme un trafiquant de drogue, et sanctionné plus sévèrement qu’un violeur, pour avoir transporté une copie d’un film téléchargé (art. 24 )
  • Le tout sous la coordination de comités réunissant États et ayants-droit qui auront le pouvoir de modifier le traité après coup : on leur signe une feuille blanche (art. 28,36&42)




En savoir plus : dossier ACTA de La quadrature du net

vendredi 27 janvier 2012

Compte-rendu de réunion

Accueil de 2 nouveaux; ils sont sympa et motivés


Réunion STRASS :

  • Recherche de local :
    • rien pour le moment ;
    • voir bourse du travail
    • voir avec Jonathan
    • Gwen voit les pistes subversives
    • Damien voit les pistes officielles
  • tentative de date : samedi 25 février
  • voir pour impression de flyers format A6


Discussion sur l’idée de Bastien de faire communication sur la possibilité d’emprunt et copie d’œuvres dans les biblio/média : intéressant, mais Bastien n'est pas là (il sera puni)


Législatives :

  • Damien et Gwen se présentent
  • PPRA : voir avec Damien (l'autre) pour devis imprimeur


Programme :

  • voir pour reprendre le programme national
  • programme locale :
    • transport : renforcer l’acceptation des vélos dans tram, etc ;
    • nettoyage des pistes cyclables (déchets, débris)
    • données ouvertes : ça se présente bien
    • vote électronique pour référendum locaux (cf conseil de quartier)
    • bug tracker citoyen
    • développer ludothèques sur Lyon : sur place et prêts
  • Stéphanie : voir avec Karine (PPMP) pour trucs sur l’éducation


TODO : rédiger propositions locales

mercredi 25 janvier 2012

Interview pour Radio ISCPA : L'invité du 25

Damien Clauzel était l'invité de Radio ISCPA, la webradio des étudiants en troisième année de l'ISCPA Lyon en journalisme et communication pour réagir sur l'actualité; à savoir Anonymous, MegaUpload et HADOPI.

Anaïs Vendel reçoit Damien Clauzel, représentant du Parti Pirate dans le Rhône pour évoquer la guerre du Web et la politique numérique actuelle.

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