Le Journal International nous fait l'honneur d'un article sur notre positionnement.

Ce sont les nouveaux trublions de la politique. Apparus dans les années 2000 et très dynamiques en Allemagne et en Suède, les partis pirates souhaitent promouvoir la transparence du débat publique tout en luttant contre toute forme de censure numérique. « Ni de gauche, ni de droite, mais devant », ces formations ne peuvent pas réellement être positionnées sur l’échiquier politique. On peut néanmoins les situer en se fondant sur le « quadrant politique » (ou Political Compass) qui s’intéresse davantage aux notions d’autoritarisme et de libéralisme qu’à une opposition gauche/droite.

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Le Parti Pirate français, créé en 2009, a présenté 101 candidats aux législatives de 2012. Bien que les résultats ne furent pas à la hauteur des objectifs (1% de voix afin d’obtenir les subventions nationales), ce fut l’occasion de faire entendre la voix d’un parti vers lequel se tournent souvent ceux qui sont déçus des partis traditionnels. Les partis pirates inventent en effet une nouvelle forme de politique qui prône la démocratie directe, et se développe grâce à une importante coopération internationale. Un Parti Pirate Européen pourrait ainsi voir le jour pour les élections européennes de 2014, dans le cadre du Parti Pirate International fondé en 2006.

Cette évolution doit accompagner une réflexion sur l’évolution politique des pirates. Le parti pirate allemand est souvent pris en exemple : le Piraten Partei est entré au Parlement du Land de Berlin et tend à dépasser les Verts dans les intentions de vote au niveau fédéral. Il devient progressivement la troisième force politique du pays. Il doit aujourd’hui répondre aux critiques qui taxent ses élus d’amateurisme. Les pirates allemands sont confrontés pour la première fois à l’impossibilité de gouverner en se limitant à un programme axé sur les libertés informatiques. Il est ici nécessaire de souligner que le développement des partis pirates dépendra des contextes nationaux et électoraux différents. Damien Clauzel, membre du Parti Pirate de Lyon, affirme ainsi : « même dans un avenir assez lointain je ne vois pas de « destin à l'allemande » pour les pirates français en termes de résultats aux élections. Mais cela n'empêche pas de travailler sur des projets à côté. » L’attaque pirate ne fait que commencer !

Laurène Perrussel-Morin